L’Union des œnologues de France a dévoilé mercredi 10 mars son plan d’action pour aider les professionnel∙le∙s du vin à faire face à l’épidémie de la covid-19. Elle demande la reconnaissance des troubles sensoriels comme maladie invalidante et un accès prioritaire à la vaccination.
Didier Fages, Président de l’Union des Œnologues de France, a fait le constat suivant : « Il est essentiel de connaître la réalité des problématiques liées aux pathologies du goût et de l’odorat chez les professionnels du vin pour mieux les prendre en charge, les soigner et en maîtriser les conséquences professionnelles ». Sur cette base, le Vice-Président de l’Union, Pierre-Louis Teissedre, a réuni un comité scientifique, associant œnologues et médecins, qui a conçu et piloté une enquête exclusive auprès des œnologues, sommeliers et professionnels du vin, en France et à l’étranger. Il s’agit de la première enquête significative sur un échantillon homogène réalisée en collaboration avec les spécialistes ORL entre mai et juillet 2020.
Les principaux résultats sont les suivants :
Les actions
Retour sur les actions de l'Union :
Courrier envoyé au cabinet du premier ministre
Un sondage effectué auprès de 248 étudiants du secteur nous montre : sur 40 contaminés, 28 (soit près des trois quarts) ont perdu le goût, l'odorat ou les deux. Au 1er mars 2021, 53,6% d'entre eux déclaraient n'avoir pas encore entièrement récupéré leurs capacités olfactives. Conséquence? 48% connaissent une perte de motivation, et 12% ont même songé à stopper leur formation.
Face à cette triste réalité, l'Union des Œnologues est partie à la rescousse de quatre étudiants parmi les plus désœuvrés. «Grâce à un Fonds de Dotation agréé par le ministère des Finances, l'argent versé par des donateurs a permis d'octroyer un chèque de 500 euros à chacun d'eux», explique Didier Fages. Une initiative louable, mais court-termiste. Notre syndicat en a bien conscience, nous qui menons bataille depuis plusieurs années sur un autre terrain escarpé : celui de la reconnaissance de la perte de l'odorat et du goût comme maladie invalidante. «Il faut arrêter de traiter par le déni cette problématique, poursuit Didier Fages. Une invalidité de travail désigne une incapacité des deux tiers à effectuer son travail. Un œnologue sans nez fonctionnant correctement se trouve bien au-dessus de cette barre des deux tiers!»
Notre Union ne s'est pas arrêtée là et a continué son combat pour la considération des œnologues. Elle s'est notamment rapprochée de l'Union de la Sommellerie Française, des ORL, des Nez, etc... Et a contacté le gouvernement à plusieurs reprises pour défendre les conditions des œnologues.
Le mot du président « Nous étions en mars 2020 et un virus insensé, le SARS-Cov-2, encore inconnu, se répandait dans le monde entier avec des conséquences que nous ne mesurions pas encore. L’inquiétude et la stupéfaction animaient chacun face à une maladie qui tuait et mettait les hôpitaux au bord de l’implosion. Outre le danger respiratoire menaçant la vie des plus fragiles, l’un des symptômes observés était la perte d’odorat et de goût. Quelques œnologues étaient déjà touchés. C’est leur avenir qui était menacé. J’ai alors pensé qu’il était essentiel de connaître la réalité des problématiques liées aux pathologies du goût et de l’odorat chez les professionnels du vin pour mieux les prendre en charge, les soigner et en maîtriser les conséquences professionnelles. Sur cette réflexion, notre vice-président Pierre-Louis Teissedre a réuni un comité scientifique, associant œnologues et médecins afin de lancer une vaste enquête sur le sujet et de définir un plan d’action. Ce guide technique de prévention et de traitement est une concrétisation de nos objectifs. J’espère qu’il vous éclairera utilement et qu’il vous aidera à mieux vivre des troubles éventuels parfois inévitables dans le cours d’une vie. Bref... je souhaite qu’il vous aide à protéger au mieux votre capital qui fait votre talent : votre nez ! »
Depuis 1959, et plus que jamais aujourd’hui, l’Union des Œnologues de France est la voix forte, engagée et experte des Œnologues au sein de la filière viti-vinicole. Le syndicat accompagne les Œnologues tout au long de leur carrière.
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